- Le carcinome basocellulaire (CBC) est une tumeur épithéliale développée aux dépens du tissu épidermique, survenant le plus souvent de novo, localisée uniquement à la peau, jamais sur les muqueuses, et de malignité locale. le plus fréquent des cancers en général (15 à 20 % des cancers). Ce cancer possède la mortalité la plus faible, (< 1/1 000), et son risque métastatique est exceptionnel. Sa localisation exclusivement cutanée et à sa progression lente, permet un diagnostic précoce et une prise en charge chirurgicale efficace. Pour les cas vus tardivement, ou après des prises en charge inadaptées, ils peuvent devenir mutilants.
- Dans plus de 85 % des cas, le CBC survient dans les zones photoexposées. Le CBC ne métastase pas, cependant en l’absence de chirurgie précoce, le CBC a un potentiel invasif local qui peut entraîner une destruction tissulaire importante. Son incidence maximale est située entre 45 et 60 ans, sans prédominance de sexe. Typiquement le CBC est une lésion perlée, papule arrondie translucide et télangiectasique qui va s’étaler progressivement.
Causes du carcinome basocellulaire
- Génétique : Xeroderma pigmentosum (Déficit des enzymes de réparation des lésions d’ADN UV-induites), Naevomatose basocellulaire, Syndrome de Gorlin…
- Environnement : Les expositions solaires courtes mais répétées pendant les vacances ou les activités sportives et l’incapacité à bronzer. Les radiations ionisantes et certaines substances chimiques comme l’arsenic ou les hydrocarbures polycycliques.
- Immunodépression : L’incidence globale des CBC est 10 fois supérieure dans la population greffée rénale,…
Diagnostic et formes cliniques du carcinome basocellulaire
Diagnostic clinique :
- Si l’examen clinique fait souvent le diagnostic, seule l’analyse histologique pourra affirmer le diagnostic, soit après examen de l’exérèse-biopsie d’une lésion de petite taille, soit après biopsie partielle d’une lésion plus volumineuse. L’expérience de l’anatomopathologiste en ce domaine est primordiale.
Types cliniques et histologiques :
- Carcinome basocellulaire nodulaire : tumeur ferme, bien limitée, lisse. C’est la forme la plus fréquente (60 % des cas). il se présente comme une papule ou un nodule lisse, translucide, grisâtre et télangiectasique constituant la lésion élémentaire ou perle. La lésion croît progressivement et atteint une taille variable avec une périphérie faite de succession de perles. La forme dite « à bordure perlée » ou « plan cicatriciel » constitue une variété de CBC nodulaire avec extension centrifuge.
- Carcinome basocellulaire superficiel ou pagétoïde : tumeur d’évolution très lente, ayant une bordure perlée s’observe sur le tronc ou sur les membres et a tendance à la multiplicité (10 à 25 % des cas). c’est une plaque rouge plane, bien limitée, à extension très lentement centrifuge. Elle est parfois recouverte de petites squames ou de croûtes et peut être ulcérée. Les perles caractéristiques ne sont en règle générale pas visibles à l’oeil nu. Le CBC superficiel peut être multiple d’emblée. Il prédomine en zone de peau couverte.
- Carcinome basocellulaire sclérodermiforme (5 % des cas) : plaque dure, brillante, mal limitée et déprimée, souvent difficile à voir en l’absence d’ulcération et qui ressemble à une cicatrice blanche. Elle évolue lentement de façon centrifuge. Les limites de la tumeur sont très difficiles à préciser. Cette lésion peut rester longtemps méconnue et finir par être très étendue. Il est le plus souvent localisé près des orifices sur la face.
- Carcinome basocellulaire pigmenté ou tatoué :liées à la présence dans la tumeur de pigments mélaniques et sont parfois de diagnostic difficile avec une tumeur mélanocytaire.
- Carcinome basocellulaire ulcéré, bordé d’un bourrelet perlé peuvent se voir soit d’emblée soit au cours de l’évolution d’un autre CBC. Cependant dans certains cas, les bords ne sont ni surélevés ni indurés : on parle alors d’ulcus rodens souvent péri-orificiel. L’ulcération peut avoir une évolution extensive et destructrice : il s’agit de formes dites térébrantes pouvant atteindre les structures musculaires ou osseuses.
Traitements du carcinome basocellulaire
Traitement chirurgical :
- C’est le traitement le plus habituel des carcinomes basocellulaires. C’est un traitement radical qui permet un examen histologique de la lésion et des marges. Le but de l’exérèse chirurgicale est d’obtenir d’emblée une exérèse complète de la lésion avec contrôle histologique des bords latéraux et profonds. Les marges initiales d’exérèse doivent être suffisantes pour obtenir cette exérèse complète.
- L’exérèse doit être carcinologique. Le dessin de la perte de substance est donc réalisé sans souci initial de la réparation. La marge doit prendre en considération le type histologique du CBC.
- En profondeur, l’exérèse emporte systématiquement l’hypoderme jusqu’à la première barrière anatomique exclue (fascia, muscle, cartilage). Une suture directe de la perte de substance est ensuite réalisée si possible, sans tension ni déformation excessive. Si cela est impossible, la perte de substance est soit pansée à plat en attendant les résultats de l’analyse histologique, soit greffée par une peau mince ou totale selon le cas. Aucun lambeau n’est pratiqué d’emblée. Ce geste n’est réalisé qu’après avoir obtenu la certitude histologique du caractère complet de l’exérèse.
Traitement par radiothérapie :
- La peau est directement et précisément exposée à un rayonnement qui va endommager les cellules et provoquer leur destruction. Cette technique est non invasive, indolore et permet de traiter très efficacement des carcinomes basocellulaires, même de grande taille, non opérables pour des raisons esthétiques ou fonctionnelles (à proximité de l’œil par exemple). Ce traitement est aussi prescrit suite à une ablation partielle de la tumeur et en cas de récidive, avec ou sans chirurgie.
Traitement par photothérapie dynamique :
- Ce traitement est proposé quand le carcinome basocellulaire est très étendu en surface. Une crème contenant une substance photosensible, particulièrement bien absorbée par les cellules cancéreuses, est appliquée sur la tumeur. Celle-ci est ensuite exposée à une source lumineuse de forte intensité, provoquant la destruction des cellules.
Liens
- Prise en charge du carcinome basocellulaire (Revue Médicale Suisse)
- L’essentiel sur le carcinome basocellulaire (Laboratoire Roche).
- Prise en charge diagnostic et thérapeutique du carcinome basocellulaire de l’adulte (HAS)